Chères Lectrices,
Chers Lecteurs,
Quel plaisir de vous
présenter aujourd'hui mon équipe et quelques passages de son
histoire.
Pourquoi
« plaisir » ?
Parce que la décrire
m'a permis de mieux en saisir les fonctionnements et j'ai trouvé
l'exercice réconfortant.
Ce sujet s'est imposé
à moi alors que je préparais une conférence « Poser des mots
sur nos maux » avec en introduction « ton corps est ton
ami, il te prévient : quelque chose ne tourne pas rond dans ton
fonctionnement global ! Il te parle en une langue que tu puisses
comprendre. Examine ton problème... ».
Et là, « la
lumière fut ! ».
Je dois d'abord
expliquer la communication entre moi et moi.
Évoquant mon sujet
auprès de quelques clientes, je me suis aperçu que peu de personnes
prennent appui, en conscience, sur leur équipe.
Mon équipe a
toujours œuvré ardemment dans l'ombre, indifférente à ma
non-reconnaissance de ses efforts constants pour me maintenir en vie.
Pourtant j'ai toujours pensé que nous étions plusieurs en moi, ne
serait-ce que par ma taille. Et puis, je ne parvenais pas à avoir la
même attitude avec mes amies qu'avec ma sœur que je considère, en
plus, comme une amie. Il en est également ainsi pour vous. Votre
mode de communication varie selon que vous vous adressez à un
commerçant, votre médecin, vos parents, vos enfants !
J'aurais pu me rendre
compte que mon cerveau n'était pas seul aux commandes, c'était une
évidence !
Vers mes 26 ans,
j'étudiais diverses techniques de développement personnel dont
l'astrologie et pourtant, chemin faisant, je suis passée à côté
du déclic. Ce n'est pas faute d'avoir rencontré les bonnes
personnes ! Gratitude à la finesse de mon professeur
d'astrologie, Zipporah Dobyns, grâce à qui j'ai pris conscience que
certes mes parents m'avaient « mise au monde » mais
c'est aux détours de mes études, qu'un beau jour, je me suis
réveillée en vie et oh sublime révélation ! Je pouvais
choisir de prendre telle ou telle direction.
A cette époque, je
me voyais touriste de l'existence et tributaire des concours de
circonstances extérieures, incapable de construire quoi que ce soit,
alors que j'étais autonome, étudiais, travaillais, rencontrais,
participais, créais... Mon équipe veillait à réajuster
l'équilibre pour en permanence me maintenir en zone sécurisée !
Mon équipe a connu
des mouvements divers et variés, s'est enrichie, s'est appauvrie, a
remonté la pente, plongé dans des rapports de force, des
rébellions, des guerres de territoire, des déclassements, des
exclusions et des cooptations aussi.
Rien n'est jamais
acquis, tout est mouvement au gré de mon évolution globale. Ces
cercles sont des groupes formés à partir d'affinités. Je préfère
le mot « cercle » au mot « groupe ».
Le premier
cercle : mon corps, mon mental, mes envies.
Ce sont mes proches,
mes adorés, mes favoris, ceux avec qui je communique le plus. Ils
sont là, s'expriment, me parlent à moi, spontanés, francs,
directs. C'est des fois rude, violent, escarpé. Mon corps manifeste
ses désapprobations par des douleurs, mon mental sombrent, mes
envies s'éclipsent, rarement tous au même moment, heureusement.
Ensemble, avec
d'autres cercles, nous retrouvons un équilibre.
Mon corps accueille
tout mon être. C'est un rassembleur, un intercesseur, un diplomate,
un négociateur, le baromètre de l'équipe. Je l'adore, le dorlote,
le maintiens en forme.
Ça n'a pas toujours
été le cas. A 45 kg de plus que maintenant, je me le suis trimballé
pareil à un boulet. Je suis née bibendum et ai vécu emprisonnée
dans ce corps lourd, surchargé de gras, agressé par de multiples
régimes jusque l'âge de 25 ans. Mon équipe, sous l'emprise d'une
hiérarchie dictatoriale ne connaissait aucune rébellion. Mon corps
informe, camouflé dans des vêtements amples, dressé à la
soumission, gobait tout ce qui passait. J'étais un tube digestif,
une vivante passive, un genre d'aspirateur qu'on branchait,
débranchait, rangeait ou laissait traîner, selon les perspectives
de la journée. J'engloutissais tout physiquement, moralement,
émotionnellement.
Fini tout ça. Il
nous a fallu un autre quart de siècle pour parvenir à stabiliser
mon poids Je garde, de cette longue révolution, une peau molle et
fripée par endroit, mémoire d'une lente et longue métamorphose.
Mon équipe actuelle, fière de son histoire, se réjouit chaque jour
du dynamisme de son corps.
Mon mental part
souvent dans tous les sens et c'est super. L'important pour moi
c'est, dans ce qui peut apparaître comme un fouillis, de m'y
retrouver sans avoir à traverser un désert, un vide. Ayant passé
une grande partie de ma vie en mode obsessionnel, être en mesure de
changer de registre lorsque mon mental tourne en rond style tornade
dévastatrices, c'est le bonheur. J'adore la diversité, passer d'un
sujet à l'autre, d'une activité à une autre et là je dis merci à
mon travail de m'avoir appris à cultiver l'adaptabilité, la
souplesse. Je retrouve mon unité, mon équilibre quoi qu'il arrive
ou n'arrive pas. Je dois à mes activités professionnelles, mes
aptitudes à l'attention, l'écoute, l'analyse, l'intuition,
l'organisation, la formulation concrète et logique.
Mes envies meublent
mon emploi du temps. J'aime tout ce que je fais. Rien n'est une
contrainte. Il m'arrive de préméditer mon coup, de me conditionner
pour trouver un espace plaisant là où aller n'est pas un choix
personnel, concessions relationnelles obligent. Un jour, j'ai décidé
d'apprendre à trouver un attrait à toute situation. Ce jeu
distrayant, souvent instructif me permet de voyager dans d'autres
univers. A mes yeux, chaque individu est un univers en lui. Je voyage
à moindre frais, à moindre fatigue....
Le deuxième
cercle : la peur, la culpabilité, l’auto-flagellation, le
sacrifice, l'ego, l'auto-bienveillance, l'équilibre, le choix.
La peur est
omniprésente dans ma vie, bien qu'à des degrés moindres avec
l'âge. Intellectuellement, je sais que ces peurs n'ont plus de
raison d'être pour la plupart. Du coup, elles ne s'adressent plus à
mon mental, elles préfèrent écraser mes envies. Mon corps aime
trop les défis, il prend connaissance agit ou réagit.
La culpabilité
maintient en moi, toujours prêts pour un top départ, des interdits
idiots. Aujourd’hui, je les trouve idiots, à l'époque, ils
étaient une évidence. Je me revois m’interdire de nombreuses
opportunités par manque de confiance en ma capacité à créer une
continuité, un meilleur environnement de vie pour moi.
J'ai quelques
regrets, je l'avoue parce que j'aurais pu.
Les opportunités
sont revenues sans relâche ; certains membres de mon équipe
les attiraient, sous différentes formes. Au lieu de les saisir, je
chaussais mes œillères et suivais le sillon bien tracé de mes
habitudes.
Maintenant, j'éloigne
la culpabilité par des « je m'autorise » lorsque c'est
là, à ma portée et que j'en ai envie. Pourquoi m'en priverais-je,
maintenant que me créer un environnement plaisant est à ma portée.
Honnêtement ça ne marche pas toujours et pas pour tout... Et pour
cause, la culpabilité est comme un os porteur dans ma charpente.
Enlevez un mur porteur d'une construction... Vous le remplacez par
quoi pour maintenir debout l'édifice ? Une copie quasi
conforme ? On enlève un mur porteur dans une restructuration
globale....Pas seulement pour agrandir un espace !
La peur et la
culpabilité cultivent l'auto-flagellation et le sacrifice. Dès que
je sors de la zone balisée par le devoir et les normes de respect
inscrites en moi, ces saboteurs prennent les rênes et la direction
des compulsions, des erreurs et du mal-être. Ils ont, hélas, la
puissance de malmener mon 1er cercle !
Le sacrifice, à ma
connaissance, ne procure ni plaisir, ni soulagement pour personne, il
en est de même pour se miner pour les autres. Montrer l'exemple se
révèle plus productif.
Mon ego s'est
manifesté dès mon plus jeune âge par une mise à l'écart, liée à
mon physique. S'en est suivi une forme d'abandon de moi de plusieurs
années. Puis, une remontée progressive et passionnante poussée
par : « tu n'es pas là que pour vivre la vie des autres,
sois toi ! » , j'ai osé, un peu plus souvent, prendre le
coche quand il passe plutôt que de tirer la charrette. Mon ego
enfile, de plus en plus souvent, la combinaison de la fierté. Ça
lui va bien.
L'auto-bienveillance
fut au cœur d'une crise existentielle, d'adolescence très tardive.
Invitée à vivre loin des miens, j'ai voyagé, étudié, me suis
rencontrée. J'ai appris à compter sur moi et ça fonctionnait assez
bien ; à privilégier mes attentes et je fus surprise d'en
avoir plusieurs. J'ai compris que pour recevoir, il me faudrait
accepter de prendre, plutôt que m'efforcer de mériter et qu'en
matière d'affection, de bienveillance, en m'en donnant à moi-même
souvent, je finirais par discerner et éconduire, venant d'autrui,
l'affectif/manipulation/maltraitance pour de l'affectif bienveillant.
L’équilibre est
constant. Lorsque je dis « je cherche mon équilibre »
cela signifie : « je veux changer d'équilibre ».
Dès que j'ajoute un élément dans ma vie, il me faut réajuster
l'ensemble. Lorsque j'ai voulu plus d'amour, il m'a fallu comprendre
mes représentations affectives ! J'ai encore du boulot pour
parvenir à bouger mon équilibre en la matière ! J'exagère,
il a déjà pas mal bougé... Je ne me refais pas, je veux toujours
plus !
Dans une certaine
mesure, j'ai le choix ! Si, par exemple, la météo annonce de
la pluie, je ne pourrai pas y échapper si je reste ici. Par contre
je peux choisir d'en profiter pour un grand ménage, mettre à jour
mon administratif, écrire.... Ça a l'air stupide comme exemple, oui
et non ! C'est applicable à tous nos actes : si je me fais
virer, je peux faire quoi ? Après avoir pleuré un bon coup !
Le troisième
cercle : les
joies, les victoires, les échecs.
Chaque nouveau pas
est un challenge quand il me rapproche de la victoire. Le cri du
cœur : j'ai réussi, j'ai fait du bon boulot..., encore
aujourd'hui peut convoquer la culpabilité. La joie prend sa place
lorsque le « je m'autorise » écrase l'auto-saboteur,
l'auto-flagellant enveloppant ma victoire. A ce jour, je ne sais pas
comment banaliser la victoire.
En attendant, mes
joies me donnent la pêche et cet élan je le partage avec le plus
grand nombre.
Mes échecs me
rassurent, ne déclenchent aucun rappel à l'ordre culpabilisant, Ils
m'offrent la perspective de futures victoires. Je ne vois que cela
pour justifier leur nombre...
Quatrième
cercle : l'amour, la volonté, la confiance en autrui, la
générosité.
L'amour, pour des
raisons personnelles de sécurité, joue un rôle de miroir. J'aime
quelqu'un, quelque chose, quelque part, parce qu'en sa présence, je
m'aime, je me sens bien , je libère des côtés de ma nature qui me
plaisent, que j'apprécie et inversement.
La volonté stimule,
encourage tant que je lui obéis. A la moindre faiblesse, la
culpabilité prend le dessus armée de ses puissants saboteurs.
La seule personne en
qui j'ai confiance, c'est moi ! Personne ne peut me décevoir,
ce serait à moi-même que j'en voudrais d'avoir espéré, attendu
quelque chose de quelqu'un qui n'est pas en devoir de me le donner.
Lorsque je donne
quelque chose à quelqu'un, la première personne à qui je fais
plaisir, c'est moi. Autrement je suis dans le sacrifice.
Cinquième
cercle : les gens, l'environnement.
Les rencontres,
revoir les gens me passionnent. J'adore le partage d'un ressenti,
d'une émotion, d'une expérience, l'intimité des confidences. Qu'il
s'agisse d'un échange ou d'une écoute à sens unique, c'est
toujours un bon moment, une découverte, une visite d'un autre monde,
d'une autre vie que la mienne. Tout m'intéresse, me touche, réveille
ma compréhension, me ressemble. Certes, j'ai parfois du mal à
comprendre comment et en quoi. Pourtant je reste persuadée que je
suis ce que je vois...
Ma perception de mon
environnement, de la vie locale, de ce qui m'intéresse dans la
société, m'en dit également long sur qui je suis. Je reste
attentive à mes ressentis.
Sixième cercle :
les croyances, la nature, la confiance en la vie.
Mes croyances créent
ma réalité. Mon équipe a des priorités et des valeurs qui lui
sont propres et il en est de même pour tout un chacun, d'où
quelques difficultés de communication. Il m'arrive d'interrompre une
conversation par : on parle d'autre chose ? Et
généralement je lance un autre sujet qui s'il ne plaît pas à mon
interlocuteur aura pour réponse : « tu ne t'intéresses
qu'à toi » ou quelque chose dans ce genre....Je suis ce que je
vois....
La nature, ses
énergies sont mon plus grand soutien. C'est une constatation. Après
une grande balade en montagne tout va mieux, même si j'en ai profité
pour ressasser, des heures entières, toute mon amertume.
A l'heure actuelle,
je pense que la vie est. Elle est. Sa dimension dépasse mon
entendement. J'ai confiance en la puissance créative et bien plus
depuis ma lecture des accords toltèques de Don Miguel Ruiz.
Si vous le souhaitez,
nous pourrions examiner ensemble votre équipe...
Bien à vous, Aline
Kestenberg
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